15 mai 2013

Les volcans sont dans mon karma

EyjafjallajökullJe viens d’ajouter l’Islande à la liste des pays visités (colonne de droite de ce blogue), étant donné que je commence à accumuler les chroniques à propos de ce pays. Mais un regard vers cette courte liste m’a fait réfléchir. À mes choix de voyage. On dirait qu’ils sont l’incarnation de mes peurs d’enfant. Parce quand j’étais jeune, j’avais tellement peur de perdre ma famille à cause de catastrophes.

Les guerres par exemple sont effrayantes. Mais j’ai toujours eu l’impression (idéaliste) que ces dernières étaient causées par la stupidité humaine. Que si on faisait plus d’efforts, on arriverait à les éviter. Tout comme on pourrait sauver les milliers d’enfants qui meurent de faim à chaque mois. Avec une planète capable de nourrir 12 milliards d’êtres humains, je me demande pourquoi 28 millions meurent de malnutrition chaque année…

Toutefois, ce sont les catastrophes naturelles qui me faisaient le plus peur, car il n’y a rien à faire pour les éviter. Les tremblements de terre, les tsunamis, les tempêtes… Et surtout les volcans. Ces monstres qui témoignent que notre planète est bien vivante, vibrante sous nos pieds minuscules. Mais qui peuvent exploser à tout moment, sans avertissement.

C’est sans doute à cause d’un documentaire à la télé que les volcans sont devenus l’incarnation de mes cauchemars infantiles. Je ne cessais de me demander pourquoi les gens vivaient à proximité de ces terroristes… J’avais même rêvé qu’un volcan surgissait à Baie-Saint-Paul, mélangeant sans doute la réalité du météorite de Charlevoix avec mes peurs volcaniques.

Or ma première sortie en avion fut le Nicaragua. Ce qui m’a permis de voir de nombreux volcans et même d’en escalader un, le Cerro Negro, tout juste fumant de trois ans.

J’ai ensuite eu le plaisir de vivre au Japon, en plein sur la Ceinture de feu du Pacifique. Si on parle de catastrophes naturelles, le Japon nous vient malheureusement vite en tête après les tragédies de 2011. Je me souviens avoir craint un tremblement de terre (la région de Kyoto n’ayant pas de volcan à proximité). Évidemment, la première chose que nous avons vue en ouvrant la télévision locale fut un reportage sur notre quartier où l’on expliquait qu’en cas de tremblement de terre puissant, la montagne s’écroulerait sur nous, écrasant la majorité des maisons. Un joli schéma animé nous montrait la scène. FAS-CI-NANT.

Dernièrement, j’ai aussi appris que le mont Fuji est à la veille d’une nouvelle colère. Je rappelle que ce magnifique volcan est à proximité de Tokyo, il est même visible par beau temps…

Et je vise maintenant l’Islande, un pays créé par le défoulement du magma entre la cassure de deux plaques tectoniques majeures au milieu de l’Atlantique… Vous vous rappelez qu’en 2010 le petit volcan Eyjafjallajökull avait paralysé les avions vers l’Europe? Eh bien maintenant, on parle de deux monstres, l'Hekla et le Katla qui sont sur le point de faire des dégâts.

On dirait que je le fais exprès. C’est à croire que les volcans sont dans mon karma.

14 mai 2013

Philosophie de voyage en Islande

"Les rencontres font les plus beaux voyages"
- On ira, Zaz

Les voyages sont, pour la plupart des gens, des événements inhabituels, qui viennent justement briser les habitudes du quotidien. Paradoxalement, l’être humain ayant besoin de routine, nous avons tous établi une « routine de voyage », une façon de préparer l’aventure. Ça peut être l’achat d’un guide de voyage, la consultation de forums ou de blogues, ou même le magasinage d’un nouveau costume de bain!

À l’approche de mon départ vers l’Islande, j’observe les yeux grands ouverts ces comportements que j’adopte devant l’imminence du voyage. Étonnamment, j’en apprends beaucoup sur moi.

J’ai d’abord contacté des professeurs de sociologie qui étudient les congés parentaux afin d’établir un premier contact. Ils m’ont envoyé des textes, j’ai acheté leurs livres et j’ai épluché les statistiques de leur pays afin de synthétiser l’évolution des congés parentaux dans un texte. Cela n’a rien d’étonnant puisque je compte étudier en profondeur leur système.

Comme plusieurs s’en doute, j’ai aussi commandé un volume d’introduction à l’islandais. Toutefois, à l’écoute des premiers sons et devant la difficulté des voyelles/consonnes, je dois avouer que j’ai remisé cet ouvrage sur l’une de mes armoires pendant…un an! Je viens de le ressortir, motivée tout à coup, et après plusieurs écoutes, je commence à capter certaines prononciations. J’en suis à la leçon 3! J’aimerais au moins avoir une base.

University of IcelandTroisième étape, et c’est là qu’est ma surprise : j’ai épluché l’offre des cours en anglais à l’université d’Islande. J’en ai sélectionné trois (culture islandaise, société islandaise et littérature islandaise) et j’ai écrit à leurs professeurs pour demander la permission d’assister à leurs cours pendant les quatre semaines de mon voyage. Ils m’ont tous répondu que j’étais la bienvenue.

J’ai alors saisi que, devant l’anxiété d’un long voyage à l’étranger (eh oui, ce sentiment est présent aussi!), je tentais de trouver des liens « de familiarité » avec mon vécu québécois. Et cette familiarité, je la trouve dans les universités, des lieux qui partagent de nombreux points communs, peu importe le pays où l’on se trouve. Cela me rassure parce que je viens de réaliser que j’ai des « petites maisons » un peu partout sur la planète.

Dans le même ordre d’idées, j’ai aussi écrit au Centre de langues de l’université pour proposer des échanges de français. Cette expérience avait été l’une des plus enrichissantes de mon voyage au Japon, me permettant de découvrir des amis et de mieux approcher la réalité des Japonaises. Le professeur, encore une fois, fut absolument sympathique : m’invitant à offrir des ateliers sur les spécificités du français québécois… Quel bonheur pour une amoureuse du Québec!

Finalement, j’ai aussi exploré les possibilités d’offrir un concert dans un café de Reykjavik. C’est évidemment une étape plus complexe : il faut trouver un endroit avec piano où pratiquer, aussi dénicher un lieu de spectacle qui possède déjà un clavier en plus de nous accepter, et puis il me faudra faire confiance à une gardienne pour veiller sur Léo (peut-être la plus difficile étape)… Mais petit à petit, nous verrons ce qu’il est possible de faire.

Oh! J’ai aussi acheté un guide de voyage rempli de superbes lieux à visiter. Ça fait partie des plaisirs, bien évidemment. Mais comme on le voit, mes priorités vont d’abord aux gens, aux rencontres, aux apprentissages… Après tout, qu’y a-t-il de plus intéressant que la culture d’un pays vécue par ses habitants? Des geysers, deux plaques tectoniques visibles à l’œil nu, des chutes fantastiques? Bon ok. J’ouvre tout de suite une nouvelle section à ma liste… ;)