29 mars 2016

L'aventure qui bourgeonne

Voyager au Japon avec les enfantsOn ne peut pas dire que nous avons choisi la facilité en décidant de faire un voyage vers le Japon avec deux enfants: un grand de 5 ans, une petite d'un an et demi... Quel trajet épuisant! L'heure de départ n'a pas aidé, car nous avons dû réveiller les enfants à 1h du matin. Jusqu'à mon arrivée au Japon, 25 heures plus tard, je n'ai pas dormi. Et deux jours plus tard, je n'ai pas tellement bien dormi encore. En ce moment, j'écris ce mot avec la petite près de moi qui subit le décalage horaire et s'est réveillée à 3h du matin.

Le vol Toronto-Tokyo est long: 13 heures dans les airs. Émi a dormi un peu et pleuré souvent. Elle était fatiguée et elle ne comprenait pas ce qui se passait. Léo a peu dormi, mais il a écouté plusieurs émissions proposées par le vol. Quant à nous, avec les soins au bébé, on n'a rien pu voir des films proposés ni dormir. On est donc sortis de là en petits morceaux (et on essaie de les recoudre depuis!) ;)

TraverserÀ l'arrivée, on a posté nos grosses valises vers Kyoto grâce au service de livraison offert par une compagnie japonaise. On n'avait plus les valises enregistrées dans les pattes. Puis on a acheté une carte SIM pour pouvoir accéder à Internet sur notre cellulaire. Notre hôtel pour une nuit n'est pas fantastique (des rénovations ne feraient pas de tort au tapis et aux murs), mais au moins les lits étaient propres. Et Léo était tellement impressionné d'être dans un hôtel pour la première fois!

Le lendemain, voyage agréable en shinkansen vers notre ville préférée: 2h15 de trajet à 300 km/h. Quand nous sommes arrivés à Kyoto, nos amis nous attendaient en voiture pour nous amener chez eux. Avoir des gens qui nous accueillent, ça change tout d'un voyage. On se demande moins ce qu'on fait là! C'est à l'image de ce que je souhaite de ce voyage: des rencontres, de la chaleur humaine, des liens entre notre famille et celles rencontrées il y a 10 ou 6 ans.

Nous avons louée une maison dans le même quartier où nous avons vécu il y a dix ans: Arashiyama, à l'ouest de Kyoto. Nous connaissons les trajets de trains, tramnways, autobus qui y mènent, les supermarchés et la quincaillerie à proximité, les plus beaux temples, les petites rues. La petite maison sur deux étages que nous avons louée est mignonne et propre. Pour la visiter, c'est ici:



Cerisiers débutant à ArashiyamaOn sort marcher souvent. Les cerisiers d'Arashiyama, un quartier très populaire auprès des Japonais et des touristes en cette saison-ci, ne sont pas encore en pleine floraison. Nous pourrons donc voir l'évolution au cours des prochains jours. Les touristes sont déjà très nombreux, les autobus arrivent et des centaines de marcheurs se mettent en route sous les cerisiers. Alors on fait nos marches très tôt le matin!

10 mars 2016

Ils ont planté des cerisiers - Tragédie du Tohoku, Japon

TohokuIl y a cinq ans, un tremblement de terre soulevait la mer et une vague gigantesque déferlait sur la côte nord-est du Japon, dans la région du Tohoku. J’étais alors à l’hôpital, car je venais d’accoucher de mon premier bébé. Neuf mois auparavant, j’étais en visite dans la région dévastée. Ce fut donc avec beaucoup d’émotion que j’ai appris cette tragédie qui touchait un pays si important pour moi.

Les années passent et les travaux de reconstruction sont en marche au Japon. On a reconstruit les écoles, on a remis les trains en marche, on a repensé l’urbanisation des quartiers en bord de mer. De beaux projets ont été mis en place et j’aurais pu vous parler de tant d’exemples. Mais c’est celle que relate le dernier Highlighting Japan qui m’a le plus touchée.

Ils ont planté des cerisiers.

Edo Higan SakuraDans des écoles et les garderies de la région dévastée, on a planté des cerisiers de type Edo Higan Sakura, capable de fleurir pendant 1000 ans. Un tremblement de terre et un tsunami d’une telle ampleur arrivent normalement à chaque millénaire dans cette région. Pour symboliser l’espoir à ceux qui vivront après, on a donc choisi un arbre qui peut vivre aussi longtemps que ces funestes statistiques.

L’idée vient de Takashi Murakami, le directeur d’une organisation locale, qui a remarqué qu’un cerisier solitaire avait résisté à la vague dévastatrice, et qu’il avait fleuri cette année-là, au milieu des ruines. Malgré le deuil, malgré les drames, la vie continue et elle émerveille ceux qui savent la voir.

C’est une chose qui m’avait frappée lorsque j’ai habité au Japon: la sensibilité des Japonais envers les fleurs et les arbres. Il n’est pas rare de voir un homme d’affaires pressé, en complet-cravate, s’arrêter brusquement pour prendre en photo une fleur sur son cellulaire. Voit-on le même enthousiasme à la floraison des tulipes ici?

Tout en haut de la liste des arbres aimés, il y a trois chanceux: le pin, le bambou et le plus connu de tous, le cerisier, adoré parmi les adorés. Le sakura, comme on l’appelle en japonais, existe en plusieurs variétés, toutes aussi belles les unes que les autres. On en plante partout. Il fleurit au début avril, en même temps que la rentrée scolaire, c’est le renouveau, le retour de la vie. Il est aussi le symbole de la beauté éphémère: les fleurs ne durent qu’une semaine et elles s’envolent en un ou deux jours. Il faut savourer le moment lorsqu’il est là, impossible de reporter l’émerveillement au lendemain. On fait de grands pique-niques sous les arbres fleuris : les fameux o-hanami.

Et là, parmi la dévastation et les chantiers de construction, on plante des cerisiers dans les écoles et les garderies pour signifier à nos plus petits: « Regarde la beauté. Regarde la vie. Elle durera bien au-delà des catastrophes. »

Ne négligeons jamais le pouvoir d’une fleur.

07 mars 2016

Mon enfant n’a pas été accepté à la garderie! Crève, Japon!

Lorsque j'ai étudié la conciliation travail-famille au Japon, j’ai intitulé mon livre Le pari impossible des Japonaises, parce que je considère que si le désir d’enfant est toujours présent au Japon, il est souvent bloqué par les circonstances, particulièrement par le marché du travail très exigeant. Eh bien! L’actualité japonaise s’intéresse beaucoup à ce blogue publié par une mère anonyme qui a posté un texte intitulé Hoikuen ochita Nihon shine!!! (Mon enfant n’a pas été accepté à la garderie! Meurs, Japon!). Ce cri du coeur a résonné chez plusieurs autres parents qui déplorent l’absence d'actions du gouvernement face à l’impossible conciliation travail-famille au Japon. Cela fait suite à un scandale créé par le premier député japonais à avoir demandé son congé de paternité, Kensuke Miyazaki, qui a dû avouer avoir trompé sa femme à plusieurs reprises, y compris quelques jours avant la naissance de son fils. La nouvelle, et ses excuses très émotives, ont fait le tour du monde.

Voilà le texte de cette mère en colère (que j'ai traduit librement en français).Attention, ce n'est pas toujours poli!

Mon enfant n’a pas été accepté à la garderie! Crève, Japon!

Quel est ton problème, Japon? N’es-tu pas une société où 100 millions de personnes peuvent être actifs sur le marché du travail?

Hier l’entrée de mon enfant à la garderie a été refusée. Que suis-je supposé faire maintenant? Je ne peux pas me remettre à travailler, n’est-ce pas? J’ai donné naissance, et je me disais que mon rôle était maintenant d’élever mon enfant, puis de retourner dans la société pour travailler et payer mes impôts. De quoi peux-tu être insatisfait alors, Japon?

Pourquoi fais-tu autant de chichis avec la dénatalité, alors? Si tu disais… « Vous pouvez avoir des enfants, mais ce sera impossible de leur trouver une place en garderie après »… Personne n’aurait d’enfant. C’est correct d’avoir une maîtresse ou de recevoir des pots-de-vin, mais pas d’augmenter le nombre de garderies, c’est ça?

Tu dépenses 10 000 millions de yens pour les Olympiques. Je me fous complètement des emblèmes, mets en place des garderies. Si tu as de l’argent pour payer des architectes célèbres, alors crée des garderies.

Qu’est-ce que je suis supposée faire maintenant? Cela signifie que je dois donner ma démission.

Arrête de tourner autour du pot, Japon.

Si tu ne peux augmenter le nombre de garderies, alors augmente le montant d’allocation pour enfants de 200 000 yens. Tu dis que tu ne peux pas augmenter le nombre de garderies et ne peux donner qu’un petit montant d’allocation pour enfant, mais tu veux toujours déjouer la dénatalité. C’est de la bullshit!

Si ce pays ne peut permettre aux femmes d’avoir des enfants, qu’est-ce qu’il va devenir? Il y a plein de gens qui auraient des enfants s’ils avaient l’argent, alors donne-leur l’argent ou les moyens pour élever leur enfant. Si tu mets fin aux petits jeux d’adultère et de corruption des députés de ton gouvernement, tu pourrais avoir les moyens.

Sérieusement, reprends-toi en main, Japon.

03 mars 2016

Lancement Passion Islande

Passion IslandeIl y a quatre ans depuis ma dernière publication. Je ne sais pas trop si c'était long puisque je n'ai pas cessé d'écrire pendant ces années. Il reste toutefois que de toucher le produit final et de réaliser qu'il est maintenant réel, lancé dans le monde, public, est toujours un grand moment. J'ai donc reçu la boite contenant mes exemplaires avec le grand sourire, surprenant le livreur qui me l'a fait remarquer... On ne reçoit pas un livre que l'on a écrit tous les jours! Il y a de quoi fêter!

Il est donc tout beau, tout neuf. Il est déjà disponible en librairie, depuis le jour bissextile, mais le lancement officiel a lieu ce soir, chez Sebz (67, boul. René-Lévesque, Québec), de 17h à 19h. Vous êtes les bienvenus. J'y serai là avec toute la famille, de la musique islandaise et le sourire, c'est certain.